Adhésion à l'association Pôle Psycho en ligne via HelloAsso
ouverte à tous les psychologues du travail de France Travail (syndiqués ou non)
Rencontres 2025 du collectif national
19 et 20 juin
6 et 7 octobre (date modifiée suite à indisponibilité de salle)
Rédaction d'une lettre ouverte sur la souffrance et la détresse des personnes que nous accompagnons. A consulter en page "actions du collectif"
Adhésion Pôle Psycho 2025 ouverte !
Lettre ouverte "Un silence intenable"
Pour le respect des droits et des libertés fondamentales qui constituent un élément socle de notre responsabilité professionnelle
A lire plus bas sur cette page ou en suivant le lien ci-dessus
Rencontre du SNP
Suite à la rédaction et l'envoi d'un communiqué concernant le contexte de politique de juin 2024, le SNP a souhaité rencontrer le collectif. Nous avons pu échanger sur leurs missions et divers sujets d'actualité qui conditionnent notre exercice. En page évènements
Créé sous l'impulsion de psychologues de diverses régions, puis de collectifs régionaux, le Collectif national des Psychologues du travail informe, échange, élabore collectivement autours des questions relatives au métier et à ses conditions d'exercice. Il réunit régulièrement des représentants de chaque région et mobilise quand il le faut l'ensemble des psychologues en exercice à France Travail pour défendre le métier et le respect de ses règles professionnelles au service des demandeurs d'emploi ou des entreprises.
Le Collectif national des Psychologues du travail a créé en octobre 2015 l'association Pôle Psycho qui a pour objet principal de soutenir les psychologues dans l’exercice de leur pratique, d'œuvrer pour le développement et la promotion de la psychologie, et de faire appliquer et défendre les principes définis dans le Code de Déontologie des psychologues au sein de France Travail.
Communiqué commun avec d'autres organisations et collectifs de psychologues et psychiatres
Suite à notre rencontre avec le SNP, nous avons participé à la rédaction du communiqué "Soins psychiques pour tous : Les acteurs de terrain doivent être des interlocuteurs incontournables"
A télécharger ou à retrouver en page actions du collectif
Signez la pétition
Contre la création d'un ordre, et pour que les fonctions spécifiques et les revendications des psychologues soient entendues par le gouvernement. Il est urgent d’ouvrir des discussions avec leurs organisations représentatives !
Cliquez ici pour signer en ligne
Lors des rencontres du collectif national des psychologues de France Travail, nous avons souhaité rédiger cette lettre ouverte. Lorsqu'elle ne sera plus visible en page d'accueil su site vous pourrez la retrouver sur la page actions du collectif.
Pour le respect des droits et des libertés fondamentales qui constituent un élément socle de notre responsabilité professionnelle
Nous psychologues à France Travail souhaitons rendre visible et audible la souffrance et la détresse des personnes que nous accompagnons.
Nous assistons au fil des années - avec ces derniers mois une forte accélération - à un durcissement des mesures prises à l’encontre des personnes inscrites.
Baisse des allocations chômage, contrôles renforcés, discours stigmatisants qui tiennent les personnes responsables de leur situation,… génèrent de la maltraitance, de l’injustice et ajoutent de la souffrance à la souffrance déjà endurée.
En effet, dans notre pratique quotidienne nous recevons et accompagnons celles et ceux qui vivent et traversent des situations authentiquement difficiles qui s’articulent parfois à un parcours de vie déjà heurté.
Nous témoignons de leurs efforts à (re)conquérir une place dans un système qui les a profondément déstabilisés, voire brisés. Ils nous parlent de leur difficulté à retourner vers le travail malgré leur fort désir de le faire.
Nous témoignons de ce désir mais aussi de leur inquiétude.
- Nombre d’entre eux se trouvent temporairement dans l’incapacité de reprendre un travail, parce qu’ils se sont abîmés dans leur emploi précédent, physiquement (port de charges, conditions matérielles de travail pénibles par exemple…) ou psychologiquement : à l’occasion de changements de direction, de réorganisation du travail, de fusion, ou de rachats de société, ils ont vécu « placardisation », licenciement brutal, perte totale du sens de leur activité professionnelle, atteinte psychologique en lien avec des conflits éthiques… Il s’agit aujourd’hui des principaux motifs de demande de rendez-vous avec le psychologue du travail à France Travail. Beaucoup des personnes que nous recevons accordent une place centrale au travail ; ils sortent d’autant plus essorés et effondrés de l’expérience qui a provoqué la rupture. C’est par exemple une infirmière qui craque sous la pression d’une souffrance éthique devenue insupportable, des cadres pressurisés puis remerciés, des assistantes de vie qui ne gagnent plus suffisamment leur vie en travaillant… Personne n’est épargné.
Le chômage n’est pas un choix. Pour peu que l’on s’intéresse à la question du travail et aux recherches menées sur le sujet, il est reconnu que l’écrasante majorité des gens veut travailler et que l’absence de travail est particulièrement délétère pour la santé mentale et physique. Ne pas travailler c’est se sentir inutile, être exclu, ne pas avoir sa place, ne pas apporter sa contribution à la société, avec pour conséquences la perte de l’estime de soi, la honte. C’est faire
face à l’insécurité, à la peur du lendemain, c’est vivre dans des conditions parfois très dégradées.
- Alors que les personnes inscrites à France Travail font l’objet de discours stigmatisants et de mesures coercitives, certaines logiques de recrutement devraient pouvoir elles aussi être interrogées.
Il y aurait des offres d’emploi non pourvues ? La lecture des annonces décrit une réalité plus complexe : travail à forte pénibilité, absence de valorisation salariale malgré des attentes exigeantes en terme de diplôme ou d’expérience, problèmes de mobilité et/ou d’accessibilité de l’entreprise… mais aussi des pratiques de recrutement et d’intégration parfois insuffisamment préparées.
Beaucoup de postes nécessitent par ailleurs une connaissance fine du « geste métier », acquise par la pratique, l’expérience, et exercée de façon singulière. N’importe qui ne peut pas occuper n’importe quel emploi de façon interchangeable !
- Si l’on se penche sur la réalité quotidienne des personnes au chômage, on sait que rechercher un emploi est une épreuve affective, psychique : c’est se projeter, envoyer des candidatures qui, la plupart du temps restent sans réponse, vivre des recrutements parfois contestables et facteurs de stress. Beaucoup en arrivent à se sentir incompétents, rejetés, discriminés. Viennent s’ajouter le renforcement des contrôles par France Travail, le traitement
dématérialisé des échanges soutenu par l’intelligence artificielle, qui déshumanise davantage encore les relations.
C’est toujours une expérience difficile, surtout pour les plus fragilisés : risque de sanction, menace de radiation, les chômeurs expriment dans nos bureaux leur souffrance face à l’injustice de se sentir perçus et traités comme profiteurs du système.
Notre expérience de terrain nous montre chaque jour combien les personnes que nous recevons, contrairement à ce qui peut être dit souhaitent et veulent travailler/retravailler.
Nous sommes inquiets pour l’avenir, pour les droits et pour la santé des personnes que nous accompagnons, qui se sont notablement dégradés et aggravés depuis la crise sanitaire. Comment peut-on imaginer durcir encore les conditions d’accès à l’indemnisation du chômage : pour celles et ceux qui n’ont pas d’autre choix que travailler au-delà de leurs limites et au prix d’une santé déjà fragilisée ; pour celles et ceux qui, en plus d’une expérience de vie déjà difficile vivent dans la crainte de voir supprimées leurs ressources minimum de survie ; pour celles et ceux qui ont besoin, ici et maintenant, d’un temps nécessaire à une élaboration avant de pouvoir retourner au travail… s’inventer et se réinventer professionnellement ne se décide pas d’un claquement de doigts.
Nous ne pouvons plus nous taire sur la réalité de la vie des personnes que nous recevons. Nous alertons sur la dérive de politiques publiques de l’emploi qui brisent, maltraitent et ajoutent de la souffrance, de l’indignité et de la peur.
En tant que psychologues nous témoignons et alertons sur la souffrance, la détresse, le désespoir que nous entendons du fait
- d’organisations de travail délétères
- de la précarisation d’une partie du travail (ubérisation,…)
- de certaines pratiques de recrutement parfois discriminantes
- du traitement réservé aux chômeurs
- de la menace de disparition de la relation d’accompagnement au profit de nouveaux modes de gestion par l'IA
No Code Website Builder